14/09/2020 de Bureau Veritas
Après le renforcement de la réglementation dans le Code de la Santé Publique, le code du Travail et le Code de l’Environnement ces deux dernières années, un nouvel arrêté complétant le Code du Travail devrait bientôt être publié, concernant ce gaz, deuxième cause de cancer du poumon, derrière le tabac.
Le Radon, gaz radioactif naturellement présent dans certaines régions de France, est reconnu cancérigène par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Il serait même la 2ème cause de cancer du poumon, derrière le tabac. Depuis 2004, sa présence doit être mesurée dans certains départements. Après le renforcement de la réglementation dans le Code de la Santé Publique, le code du Travail et le Code de l’Environnement ces deux dernières années, un nouvel arrêté complétant le Code du Travail devrait bientôt être publié.
UNE SUBSTANCE INVISIBLE, INERTE ET INODORE
Le radon est un gaz radioactif qui émerge des sous-sols, particulièrement dans les régions granitiques, volcaniques et uranifères. Il est présent sur l’ensemble du territoire français à des concentrations plus ou moins importantes. Plus dense que l’air, il peut s’accumuler dans les bâtiments mal ventilés, dans les zones où il est présent en plus grande quantité. Il peut alors représenter un danger s’il est respiré à des fortes concentrations.
« Dans de nombreuses régions tout le monde respire du radon, sans en avoir conscience. Et si pour s’en débarrasser des travaux sont parfois nécessaires, d’autres fois il suffira d’aérer le bâtiment quotidiennement » explique Éric Dezenaire, Responsable d’Opération Risques à l’Occupant Service Patrimoine chez Bureau Veritas.
Encore faut-il être conscient de sa présence. C’est pourquoi le Code de la Santé Publique et le Code du Travail imposent, respectivement depuis 2004 et 2008, des mesures de concentration du radon, dans 31 départements. Depuis le 27 juin 2018, le nombre de communes concernées a largement augmenté :
La concentration de radon au-delà de laquelle des actions correctives sont imposées est abaissée de 400 à 300 Bq/m3 (becquerels par mètre cube).
- La carte du risque radon change d’échelle : on ne raisonne plus par départements, mais par communes, classées en 3 catégories selon leur « potentiel radon ». De très nombreuses communes supplémentaires tombent ainsi en catégorie 3 (potentiel radon élevé), en Bretagne, Pays-de-la-Loire, en Auvergne, dans le Grand Est, en métropole mais également dans les Outre-Mers.
- Les propriétaires de logements, doivent indiquer aux acheteurs en cas de vente et aux locataires en cas de location, le classement radon de la commune. « Le dépistage n’est pas demandé, mais pourrait un jour devenir un diagnostic obligatoire en cas de vente, comme la détection de l’amiante ou du plomb » estime Éric Dezenaire.
- Dans certains bâtiments recevant du public, le dépistage et l’affichage des résultats deviennent obligatoires dans les communes de catégorie 3.
- Dans les locaux professionnels, l’évaluation du risque radon par l’employeur est obligatoire dans toutes les communes.
LE DÉPISTAGELa mesure de la concentration en radon dans un bâtiment doit être réalisée entre le 15 septembre et le 30 avril de l’année suivante (lorsque les bâtiments sont plus confinés et chauffés), après un mois de chauffe minimum. Bureau Veritas dans sa mission d’organisme agréé effectue un découpage du bâtiment au regard de différents paramêtres intrinsèques et y pose des systèmes de mesure qui resteront en place pour une durée minimale de deux mois. Après analyse par un laboratoire partenaire, un rapport établissant la concentration en radon au regard des seuils réglementaires est délivré et les résultats sont inscrits dans la base de données SISE-ERP de l’Autorité de Sûreté Nucléaire. |
LA DÉTECTION DANS LES ENTREPRISES
Aujourd’hui avec la Covid-19, certains sujets comme celui de la prévention au gaz radon sont passés au second plan. C’est pourtant le bon moment pour s’y intéresser de plus près : « le radon fait partie de l’évaluation des risques que doit réaliser chaque employeur », précise Marc-Antoine Bassompierre, directeur métier chez Bureau Veritas.
Aujourd’hui, le Code du Travail s’est renforcé pour protéger les employés. En effet, l’arrêté relatif à l’exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants du 26 juin 2019 est rentré en application au 1er juillet 2020. Cet arrêté vise également l’exposition au radon.
Il sera complété prochainement par un nouvel arrêté relatif aux lieux spécifiques de travail exposant les travailleurs au radon. Reporté pour cause de crise sanitaire, il détaillera de manière plus précise les activités particulièrement concernées, comme les activités en sous-sol : mines, activités touristiques, activités agricoles comme les caves à vins ou champignonnières, les activités de stockage, et les activités de maintenance des ouvrages d’art divers.
La particularité du Code du Travail est qu’il ne limite pas le périmètre de l’analyse de risque à la seule zone 3. « Les employeurs de toute la France seront concernés », le rappelle Marc-Antoine Bassompierre.
- Si l’employeur procède à l’évaluation des risques par un mesurage et que la valeur de référence de 300 Bq.m3 est dépassée, il a le devoir d’abaisser la valeur d’exposition des travailleurs à un niveau aussi bas que raisonnablement possible. Il dispose pour cela d’actions concrètes définies par le Code du Travail et procède, une fois les actions achevées, à une vérification d’efficacité sous sa responsabilité. Dans le cas ou la concentration de l’activité volumique demeurerait supérieure à 300 Bq/m3, l’IRSN doit être prévenue, et un calcul de dose efficace est effectué pouvant ainsi engendrer la mise en place d’une signalétique « zone radon » ainsi que la mise en place d’un dispositif de protection renforcée décrit dans le Code du Travail.
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